Vaccination contre la variole simienne

La variole simienne (Monkeypox) est une maladie zoonotique causée par le virus de la variole simienne (Monkeypox virus – MPXV), un virus enveloppé à ADN double brin, de la famille des Poxviridae, genre Orthopoxvirus. Ce genre comprend également le virus de la vaccine et le virus de la variole (humaine). Il existe deux clades de MPXV, celui de l’Afrique centrale et celui de l’Afrique de l’Ouest. Typiquement, le clade de l’Afrique centrale est plus virulent, avec une mortalité plus élevée et une transmission interhumaine plus importante.

  • Des cas de variole simienne ont été rapportés mondialement, avec un agrégat de cas à Montréal et possiblement ailleurs au Québec. La transmission se fait principalement par contact avec un animal ou un humain infecté ou, dans une moindre mesure, avec du matériel contaminé par le virus (contact direct et indirect). La transmission interhumaine peut également se faire par gouttelettes lors d’un contact face à face prolongé, en l’absence de port d’équipement de protection individuelle.
  • Le vaccin Imvamune est un vaccin vivant atténué contre la variole de 3e génération, incapable de réplication. Ce vaccin a été autorisé par Santé Canada en 2020 pour l’immunisation active des adultes de 18 ans et plus à risque élevé d’exposition à la variole, la variole simienne et d’autres infections et maladies à Orthopoxvirus. Le calendrier autorisé comporte 2 doses de 0,5 ml, administrées par voie sous-cutanée à un intervalle d’au moins 28 jours.
  • Le vaccin est généralement bien toléré avec des manifestations cliniques locales et systémiques légères à modérées, résolues dans les 7 jours suivants la vaccination.
  • Même si 2 doses d’Imvamune procurent une réponse immunitaire maximale, le vaccin engendre une bonne réponse immunitaire dès la première dose de vaccin. Une seule dose est suffisante pour induire une réponse primaire, capable de faire l’objet d’une réponse anamnestique rapide (7 jours) à la suite d’une dose de rappel administrée 2 ans plus tard.
  • Comme les travailleurs de la santé portent tous des équipements de protection individuelle (EPI), le CIQ ne recommande pas la vaccination en préexposition pour ceux-ci. Seuls les travailleurs de laboratoire à haut risque d’exposition au virus de la variole devraient être vaccinés avec un vaccin contre la variole. Un calendrier à 2 doses, administrées à au moins 28 jours d’intervalle, devrait être utilisé, avec une dose de rappel 2 ans après la primovaccination si le risque d’exposition persiste.
  • En post-exposition, le CIQ recommande que les contacts à haut risque d’un cas confirmé ou probable de variole simienne, tel que défini par les autorités de santé publique, soient vaccinés avec une seule dose de vaccin Imvamune idéalement dans les 4 jours suivant l’exposition. La 2e dose d’Imvamune pourra être administrée 28 jours plus tard si le risque d’exposition se poursuit.
  • Le vaccin Imvamune n’a pas été évalué en pédiatrie ni chez la femme enceinte. Cependant, des données préliminaires suggèrent que le profil d’innocuité est adéquat dans ces groupes. Les avantages et les inconvénients de la vaccination devraient donc être évalués au cas par cas dans ces groupes et le peu de données disponibles devrait être mentionné advenant une recommandation de vaccination.